samedi 21 mai 2011

APPEL DU 10 MAI A L'UNESCO

( Programme UNESCO: cliquez sur le Lien )


APPEL DU 10 MAI 2011 DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
« Reconnaissance des traites et de l’esclavage comme  crime contre l’humanité : bilan et perspectives » (Paris, UNESCO)

Pour nous, organisations de la société civile, l’année 2011 est une année particulière à plusieurs titres.

Au plan international,
  • 2011 coïncide avec les dix ans du Forum Social Mondial, dont le premier s’est tenu au Brésil, à Porto Alegre, en janvier 2001,
  • 2011 coïncide avec les dix ans de la 3ème Conférence Mondiale des Nations Unies Contre le Racisme (CMCR) qui s’est tenue en Afrique du Sud, à Durban, en août-septembre 2001,
  • et dans le sillage de Durban, 2011 a été proclamée par les Nations Unies « Année Internationale des Personnes d’Ascendance africaine » ;

Au plan national, 2011 coïncide avec les dix ans de la loi française 2001-434, dite « loi Taubira », et le 10 mai est la journée officielle de commémoration de la traite et de l‘esclavage et de leurs abolitions.

Ce qui a véritablement marqué les dix dernières années, c’est :
-      d’une part, la mise à l‘agenda international de la reconnaissance des traites esclavagiste et de l’esclavage comme crime contre l’humanité,
-      et d’autre part, la reconnaissance du lien direct qui existe entre le racisme anti-noir auquel la diaspora africaine est confrontée et la racialisation de la traite et de l’esclavage au cours des derniers siècles dans l’espace occidental des plantations esclavagistes.


Il ne peut pas y avoir de lutte contre le racisme sans reconnaissance, analyse et compréhension des mécanismes d’ordre politico-économique qui ont généré ce racisme et continuent de le nourrir.

La réalité à laquelle nous, société civile, sommes ici confrontés,
Ø  c’est l’instrumentalisation quotidienne par les politiques du racisme, avec tous les risques qui y sont liés;
Ø  c’est l’adoption de mesures ponctuelles cosmétiques pour tenter de colorer les « élites » ou de colorer l’image renvoyée par les médias ;
Ø  c’est le manque de volonté politique qui perdure de reconnaître l’afrophobie comme une catégorie à part entière en dépit de la spécificité tant de son histoire que de ses manifestations,
Ø  c’est le système éducatif qui fait systématiquement l’impasse sur l’enseignement de la contribution des personnes d’ascendance africaine au savoir universel, notamment scientifique, alors que c’est là un moyen de lutte effectif contre les stéréotypes,
Ø  c’est l’aggravation du traitement des migrants et demandeurs d’asile d’ascendance africaine, dont les droits humains les plus élémentaires sont bafoués,
Ø  c’est le profilage racial ciblant les jeunes noirs qui s’intensifie,
Ø  c’est le défaut de criminalisation du racisme et des discriminations raciales qui est une réalité vécue au quotidien.



Il y a  des urgences et des souffrances à traiter.
Les vies noires sont dévalorisées, et la reconnaissance effective et la compréhension de ce qu’ont été la traite et l’esclavage n’est pas un exercice académique mais une nécessité politique. Déconstruire le racisme, c’est permettre à tout un chacun d’apprécier les causes profondes et les conséquences actuelles des traites et de l’esclavage dans le monde.

Raison pour laquelle, nous, société civile organisatrice de cette rencontre de commémoration du 10 mai 2011 à lunesco, lançons solennellement cet appel :

Soulignant notre attachement à la Déclaration et au programme d’action de Durban (2001) ainsi qu’aux recommandations finales de la conférence de revue de Durban (2009) et à tous les instruments internationaux et résolutions des Nations Unies qui ont permis cette avancée importante ; et faisant écho aux paragraphes de la Déclaration de Durban et du document final de sa conférence d’examen, qui invitent les États à ne jamais oublier l’esclavage et la traite des esclaves, et à prendre les mesures nécessaires pour honorer la mémoire et restaurer la dignité des victimes ;

Saluant le travail de l’UNESCO, en particulier  à travers le projet La Route de l’esclave qui contribue à faire avancer significativement la connaissance historique,

Plébiscitant les initiatives de la France et du Sénégal, seuls pays à avoir à ce jour adopté des lois reconnaissant l’esclavage et la traite des esclaves comme crime contre l’humanité dans leur législation nationale, 

Exhortons l’Organisation des Nations Unies et ses agences spécialisées, les États et les parlementaires à soutenir davantage la société civile pour le développement de politiques d’information populaire sur l’impact des traites et de l’esclavage,

Demandons aux États et organisations internationales et régionales, d’adopter les mesures institutionnelles et législatives appropriées pour parvenir à une reconnaissance effective du crime contre l’humanité de la traite et de l’esclavage; sachant que la déconstruction du  racisme et la lutte contre l’aliénation et les discriminations passe par l’intégration de la reconnaissance du crime contre l’humanité de la traite et de l’esclavage dans les législations régionales et nationales.  



PREMIERS SIGNATAIRES

Comité d'Organisation du 10 Mai (C-O10MAI ÎdF) 
Collectif du 10 Mai (Nantes)
 Malcolm X  & Dr. Betty SHABAZZ Mémorial  centre éducatif et culturel
DDPA – Watch Group (Durban Declaration and Plan of Action – Watch group)
MIR (Mouvement International pour les Réparations)


Vous êtes un organisme ou une association
Vous voulez devenir signataire
Envoyez nous vos coordonnées nous vous contacterons:
comitédixmai@gmail.com
_____________________________________________


PROGRAMME DU 10 MAI 2011 A L'UNESCO



En cette année 2011, proclamée par les Nations Unies comme Année internationale des personnes d’ascendance africaine, des organisations de la société civile s’associent au projet La Route de l’esclave de l’UNESCO pour célébrer le 10ème anniversaire de la Loi Taubira et de la Déclaration et du programme d’action de Durban, reconnaissant  que « l’esclavage et la traite des esclaves constituent un crime contre l’humanité ». 
Cette rencontre, espace de réflexion et de débat, vise à contribuer aux actions pour assurer le suivi de la Déclaration de Durban et à encourager les Etats à intégrer dans les législations régionales et nationales, la reconnaissance de ce crime contre l’humanité. Il est également proposé tout au long de cet évènement symbolique, des expositions, des projections vidéo ainsi que des interludes artistiques. 


PROGRAMME PROVISOIRE / MODERATION, Dieudonné GNABANKOU 

14h00  Accueil, Salle des pas perdus  - Vernissage de l’exposition :  «L’âme des esclaves», Yao METSOKO, peintre et sculpteur africain (Togo) Marie SABALLECCO, peintre (Cameroun).
  
14h10-14h20   Messages de bienvenue (Salle II)  

14h20-14h30  Projection de l’extrait du documentaire de l’UNESCO «Routes de l’esclave : une vision globale »

14h30-14h45  Interlude : «Proclamation de Delgrès»,  Jean-Yves BERTOGAL (poète et slameur) 

I. UN CRIME TOUJOURS AGISSANT: LE RACISME AU PRESENT 

14h45-15h00   «Retour sur le Traitement médiatique du tremblement de terre en Haïti», Dowoti DESIR (Haïti/USA), Présidente de l’Observatoire des mémoriaux de l’esclavage et de la mise en œuvre de  la Déclaration et du Plan d’Action de Durban, DDPA Watch-Group.

15h00-15h30   «Les ravages du profilage racial hérité de l’esclavage»,  Malaak SHABAZZ, fille de Malcolm X (USA), Administratrice du MALCOLM X & DR. BETTY SHABAZZ Memorial, Educational and  Cultural Center. 
Julia WRIGHT, fille de Richard Wright (USA/France), COSIMAPP/ICCFMAJ.

15h30-15h40   « Le travail du Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CPMHE) », Françoise VERGES, Présidente du CPMHE 

15h40-16h00  Débat

16h00-16h15   Interlude : Texte de Marcel ZANG, écrivain, metteur en scène 

II. CRIME CONTRE L'HUMANITE ET RESISTANCES 
16h15-16h35   «Résistance française au nazisme»,  
Témoignages de Raymond AUBRAC et Odette ROUX (France), Résistants
16h35-16h50  «Les résistances contre l’Apartheid» 
Bankie FORSTER (Namibie), Avocat, écrivain, ancien diplomate 
16h50-17h15   Débat 
III. IMPERATIF ET IMPLICATION DE LA RECONNAISSANCE JURIDIQUE D’UN CRIME

17h15-17h40  « Le droit international du crime contre l’humanité »,  
Louis SALA MOLINS  (France), Philosophe politique,   essayiste, Éditeur du Code Noir, Alain ANSSELIN (Martinique) écrivain et Annick HAUGRAIN (Martinique), historienne et généalogiste

17h40-17h55  « La loi française dite Taubira et ses implications »,  Christiane TAUBIRA, Députée de Guyane, écrivain

17h55-18h10  « Reconnaissance du crime contre l’humanité de  la  traite et de  l’esclavage   par un État africain : le cas du Sénégal »,  Ousmane BLONDIN DIOP, Délégation permanente du Sénégal auprès de l’UNESCO

18h10-18h30   Appel pour une intégration de ce crime contre l’humanité dans les législations régionales et nationales 

18h30-19h30   Projection du documentaire de l’UNESCO  « Routes de l’esclave : une vision globale » 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire